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En 2016, nous étions chacune de notre côté du globe. Alors qu'Emma travaillait à Istanbul (Turquie) avec les enfants d'une école, l'idée est venue de leur donner des appareils photos jetables.

 

La BABE a ainsi voulu faire de cette idée son premier projet. En effet, le statut d'êtres en formation des enfants nous font souvent placer la valeur de leur opinion en deçà de celle des adultes qu'ils sont destinés à devenir. Quand à cela s'ajoute une situation d'exclusion sociale, les voix enfantines sont bien souvent tues. De ce constat est né notre désir d'éveiller à une discipline -la photographie- à forte charge expressive mais que l'on dit souvent trop coûteuse et trop fragile pour être mise entre n'importe quelles mains.

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Le projet mené d'abord à Istanbul s'est alors exporté à Cape Town (Afrique du Sud) avec des enfants grandissant dans des contextes marginaux. Dans chaque cas, ils ont reçu des appareils photos jetables qu'ils ont conservé un certain temps afin de consommer l'intégralité de la pellicule. 

 

rencontres à l'étranger

Pour les vacances d'été 2017, la BABE s'est envolée à Nantes afin de rencontrer l'association Roata. Cette dernière a pour but d’accompagner le projet de vie des familles migrantes roumaines installées au Vieux-Doulon (commune de Nantes) en leur facilitant l'accès aux droits humains fondamentaux. 

 

Les deux structures prônent le « vivre ensemble » via l'échange culturel, d’où l’idée d’un projet photographique basé sur la question de l’auto-représentation des enfants habitant sur un terrain de la commune nantaise. Il existe une profusion d’images et stéréotypes associés aux « Roms ». Produits du regard d'une culture majoritaire sur une minorité, ils ne peuvent que s'avérer sociologiquement erronés. Le folklore traditionnellement associé aux « Roms » ignore en effet la diversité des réalités que cette appellation peut désigner. Pis encore, cette perte de sens justifie auprès du grand public le traitement qui leur est réservé par nos communes. La famille avec qui nous avons travaillé est par exemple installée depuis 4 ans sur un terrain en banlieue nantaise, mais on lui refuse encore les services de base que garantit en temps normal la mairie : ramassage des ordures, scolarisation des enfants, accès à l'eau potable et à l'électricité...

 

Des carences qui influent fortement sur leur quotidien, mais aussi sur l'image qu'on leur prête, où leur est fait le reproche  d'une insalubrité dont ils sont en fait les victimes. D’où l’idée de leur donner une occasion de se raconter en photographie, via une technique simple et ludique : le sténopé.

rencontre AU VIEUX- doulon

rencontre à Saint-DENIS

Il était important pour la BABE de donner aux deux premiers projets une continuité. Nous avons alors décider de les réunir et les proposer à une école située à Saint-Denis. Nous leur avons donc proposé de réaliser des ateliers photographiques avec des appareils jetables et des sténopés. 

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Des photographies ont donc été prises par les élèves de la classe UPE2A (Unités Pédagogiques pour Élèves Allophones Arrivants) de l’école Opaline/Lacore à Saint-Denis. C’est dans ce type de classe que sont placé.e.s les élèves primo-arrivant.e.s, quel que soit leur âge. Progressivement iels assistent à des cours avec les élèves francophones en fonction de leur capacité de compréhension du français. Une fois un niveau de langue suffisant atteint, iels quittent la classe UPE2A, et rejoignent une classe francophone. Le choix d’effectuer un projet avec ces élèves s’explique par notre volonté de favoriser leur intégration à la vie de l’école, et de valoriser leurs différents parcours et cadres de vie.

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Les quatre rencontres forment ensemble le premier projet de la BABE : Correspondances: premiers clichés.

rencontre à villetaneuse

Désireuses de nouer de nouveaux partenariats en Île-de-France et de diversifier nos actions en touchant cette fois-ci un public adulte, nous avons contacté l’association Les Fermiers de la Francilienne. Nous partageons avec eux le même désir de décloisonnement social et de démocratisation des savoirs.

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Les Fermiers de la Francilienne est une association créée et installée depuis 2014 en Seine-Saint-Denis. Elle gère actuellement deux fermes : celle de la Butte-Pinson à Montmagny, et celle où nous avons décidé d'intervenir et qui se situe à Villetaneuse. Nous avons choisi cette dernière car elle est encore en construction, ce qui nous laisse un champ d’expérimentation plus libre.

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Les deux fermes participent à l’animation du territoire via la médiation animale, et à la réhabilitation écologique d’anciens terrains en friche grâce à des pratiques agricoles comme l’éco-pâturage. Ces lieux ouvrent leurs portes à des étudiants en éthologie (étude du  comportement des animaux), à des groupes scolaires, des IME (Instituts médico-éducatifs), des personnes âgées. Les Fermiers encadrent également des groupes de jeunes et d’adultes condamnés à des T.I.G. (Travaux d’Intérêt Général), soit une peine de substitution à l’emprisonnement et consistant en un nombre d’heures, fixé selon la nature du délit, de travail non rémunéré. C’est à ce public que nous proposons de réaliser le projet Travaux d’Imagerie Générale

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À travers des ateliers hebdomadaires d’une durée de trois heures chacun, nous aborderons la dialectique représentation / auto-représentation en mettant à profit divers outils photographiques.

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